Le nom d’« oued » signifie en arabe cours d’eau dans les régions arides du Maghreb. Tandis que le terme « Souf », est son équivalent en berbère, et qui signifie également « rivière ». C’est donc un pléonasme que de dire « El-Oued Souf ». L’expression “Oued Souf” à donc la particularité de répéter 2 fois le même terme mais en 2 dialectes distincts. Ces 2 expressions signifiants fleuve en français. Il n’y a aucun doute qu’à une époque reculée, des cours d’eau sillonnaient la région du Souf. La plupart des experts, pionniers en géologie et en hydrologie, sont très affirmatifs à ce sujet. Les chroniqueurs arabes, tel Al-Adouani, racontent que lors de l’arrivée des Trouds dans le Souf au XIV éme siècle, ils découvrirent l’Oued-Souf encore visible. Ils s’établirent près des cours d’eau encore affleurants et donnèrent le nom de « Oued El-Alenda » (rivière de l’acacia), arbre luxuriant à l’époque, ainsi que Ouedey Tourk (ruisseau de Tourk), Oumih Ouensa (petite mare de Ouensa) situées à 20, 30 et 40 km de la ville d’El-Oued sur la route de Touggourt. Les récits contemporains faits par divers voyageurs européens se rejoignent pour confirmer qu’à l’arrivée des arabes, il y avait encore l’écoulement visible de la rivière dans le Souf. Situé aux confins septentrionaux du Grand-Erg Oriental, au Sud de Biskra, à l’Est de Touggourt, et à l’Ouest de Tozeur, le Souf est une immense étendue de sable de 80.000 km2 qui s’étire de plus de 500 km en bordure de la frontière tunisienne jusqu’aux environs de Ghadamès sur une largeur moyenne de 160 km. Il comprend dans sa partie septentrionale des plateaux couverts d’une maigre végétation et de touffes clairsemées qui ne s’interrompent qu’aux abords des chotts désolés et arides, les Sebkhas de Melghir et de Merouane. C’est le Sahara classique des cartes postales, qui ne déçoit pas les touristes : ciel bleu, soleil brûlant, dromadaires, paysage de dunes, palmeraies et architecture originale de la ville d’El-Oued et des villages environnants. Le Souf présente une originalité certaine qu’il doit, d’une part à son relief formé de massifs dunaires peu élevés et confondus avec le Grand Erg-Oriental, d’autre part à sa proximité des chotts qui fait de lui une région de contact et de transition entre le Sahara et la steppe, aussi bien sur le plan physique que sur celui humain. D’apparence inhospitalière, le Souf surprend le voyageur par l’attrait particulier qu’offrent l’immensité et la splendeur de ses paysages dunaires parsemés d’oasis verdoyantes. Le Souf, qui signifie fleuve en berbère, et malgré son nom, est un immense massif dunaire dépourvu de cours d’eau à la surface. Pourtant, ces derniers existent mais sous forme de nappes souterraines. L’ingéniosité de ses habitants qui ont su s’adapter à cet environnement, à priori impropre à la culture, a permis à cette région de devenir attirante et hospitalière. La formation de cette contrée date de plusieurs milliers ou de million d’années, comme en attestent les nombreux vestiges fossiles découverts dans la région. Ici, les dunes ne se déplacent pas, seul le sable charrié par les vents envahit les parties creuses. Les nomades qui les reconnaissent sans difficulté les utilisent comme repères dans leur itinéraire caravanier et leurs donnent mêmes des noms (tel que par ex. « Sif Lemnadi »…). L’architecture traditionnelle et typique de la région, caractérisée par les coupoles surmontant les habitations et les édifices, a enchanté plus d’un voyageur. D’ailleurs El-Oued, capitale du Souf, est surnommée « la ville aux mille et une coupoles ». La technique originale d’irrigation des palmiers, inventée par le fellah soufi a excité la curiosité des experts en la matière. En effet, les Ghout (palmeraies), sont creusés de manière à permettre aux palmiers d’absorber directement, par leurs racines, l’eau de la nappe phréatique, évitant ainsi au cultivateur de les irriguer artificiellement.